Dans une entreprise, on ne vend (presque) jamais à une seule personne. Même dans les cycles courts, plusieurs rôles pèsent dans la décision. Pourtant, on voit encore des campagnes outbound envoyer un seul message à un seul contact, en croisant les doigts.
C’est là que le mapping de compte devient utile. Il ne s’agit pas de faire un joli schéma pour impressionner le management. Il s’agit de comprendre qui compte vraiment dans une entreprise cible, et comment articuler vos efforts autour de ces personnes.
1. Le mapping de compte, c’est quoi exactement ?
Le mapping de compte (ou cartographie de compte) est une méthode qui permet de :
- visualiser les différents décideurs, prescripteurs, utilisateurs ou bloqueurs dans une entreprise,
- comprendre les circuits d’influence internes,
- adapter vos messages et séquences en fonction du rôle de chaque contact.
Il s’agit d’un schéma qui représente les acteurs clés au sein d’un compte, leurs rôles respectifs et les relations qu’ils entretiennent entre eux. En d’autres termes, c’est une vision stratégique de “qui fait quoi” dans une organisation cible.
C’est une brique essentielle d’une stratégie Account-Based Marketing (ABM) ou d’un bon process outbound.

A quoi correspond concrètement une cartographie de compte ?
Le mapping de compte se traduit souvent par un organigramme enrichi du compte, construit à l’aide d’outils comme Pharow, une base de données B2B précise qui permet d’identifier les fonctions clés, les relations entre les rôles et le niveau d’influence. Ce n’est pas qu’une simple liste, mais un point de départ pour comprendre l’organisation et structurer l’approche commerciale.
Selon nos analyses, un mapping structuré augmente en moyenne de +37 % le taux de réponse sur les séquences multirôles vs un ciblage single-contact.

Exemple de mauvais mapping de compte
Vous ciblez une scale-up de 200 salariés.
- Le Head of Sales est décideur.
- Le VP Revenue est sponsor.
- Le Sales Ops est influenceur.
Si vous n’écrivez qu’au CEO, vous ratez 80 % de la vraie cible.
2. Ce qu’on croit vs ce qui marche vraiment en outbound
Avant de dérouler la méthode, voilà ce qu’on observe (et qu’on a longtemps fait nous-mêmes) :
❌ "Le CEO est forcément la meilleure cible" → Faux. Il délègue souvent. Et même s’il lit, ce n’est pas forcément sa priorité. Le message doit aussi tomber au bon moment — et souvent, ce n’est pas lui qui a l’opérationnel sur le sujet.
❌ "Un bon message suffit à déclencher une réponse" → Faux. S’il est envoyé à quelqu’un de peu concerné, il ne servira à rien.
❌ "Trop de contacts tuent l’efficacité" → Faux. Si vous cadrez bien les rôles et l’ordre de contact, c’est l’inverse.
---La plupart des campagnes échouent non pas parce que le message est mauvais, mais parce qu’il arrive au mauvais endroit. On vise le CEO sans se demander s’il est concerné. On ignore les Ops qui vivent le problème au quotidien. Et on oublie que dans 80 % des cas, le vrai décideur n’est pas celui qu’on pense.
Un bon mapping vous aide à :

- Ne plus tirer à l’aveugle
- Adapter son discours à chaque rôle (et éviter les messages génériques)
- Créer une pression douce mais coordonnée dans l’organisation
- Gagner du temps dans les cycles de vente, en anticipant les blocages internes
C’est ça qui transforme une campagne de prospection en démarche structurée. Et dans les boîtes où ça tourne bien, on voit toujours la même chose : le mapping de compte est devenu un réflexe.
3. La méthode en 4 étapes pour un mapping de compte qui sert vraiment

Identifier les entreprises cibles
Pas besoin de mapper tout le monde. Visez les comptes à fort potentiel, ceux pour lesquels l'effort de personnalisation est justifié et où les cycles de vente sont suffisamment complexes pour nécessiter un mapping multirôle.
Dans Pharow, vous filtrez par secteur, effectif, croissance, signaux de recrutement, stack technologique utilisée, annonces de postes publiées, etc. Ces critères permettent d’isoler les comptes actifs et alignés avec votre ICP.
Trouver les bons contacts dans chaque compte
Le but n’est pas d’obtenir une liste exhaustive, mais une sélection stratégique : 3 à 5 personnes dont les rôles sont complémentaires dans le cycle d’achat.
Vous cherchez notamment :
- Le ou les décideurs : VP, Directeur, Head of...
- Les influenceurs métier : opérationnels ou managers intermédiaires
- Les gatekeepers : souvent côté IT, achat ou finance
- Les utilisateurs finaux : ceux qui vivent le problème au quotidien
Pharow vous fournit automatiquement les bons contacts via son enrichissement intégré : email pro, fonction exacte, ancienneté, activité LinkedIn, etc. Pharow vous aide à cibler les bons rôles grâce à ses filtres précis et à la structuration claire des fonctions. À partir du titre et du contexte métier, vous êtes en mesure d'interpréter rapidement le rôle de chaque contact dans le cycle de décision.
Sur nos propres campagnes menées avec Pharow, le fait de cibler plusieurs rôles dans un même compte a permis d'obtenir en moyenne +37 % de taux de réponse par rapport à une approche monocible. Ce chiffre repose sur nos données internes consolidées sur les 6 derniers mois, avec des séquences activées dans des contextes B2B SaaS, services pros et IT. C’est encore plus marqué dans les secteurs SaaS B2B, Fintech et ESN, où les circuits de décision sont distribués sur 3 à 4 niveaux.
Organiser votre cartographie
Classez les contacts par rôle :
- Décideur final (celui qui tranche)
- Influenceur métier (souvent un manager terrain)
- Gatekeeper / Achat / IT (ceux qui peuvent bloquer)
- Utilisateur final (celui qui subit ou utilise)
Vous pouvez taguer les contacts dans Pharow, ajouter des notes, et les organiser par niveau d’influence. Vous visualisez ainsi un organigramme décisionnel du compte.
Activer le mapping dans votre séquence outbound
Une fois la cartographie faite, adaptez votre séquence :
- VP Revenue : angle stratégique + ROI
- Sales Ops : angle outils + simplification
- Utilisateur : angle concret + gain de temps
Pharow vous permet d’exporter vers votre CRM (HubSpot, Pipedrive, etc.) pour activer directement les bons contacts.
4. Les 4 erreurs fréquentes quand on fait un mapping de compte
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5. Exemple concret de mapping de compte avec Pharow
Voici un exemple de campagne structurée à partir d’un mapping de compte effectué dans Pharow. Ce n’est pas une success story enjolivée, mais un scénario réaliste basé sur ce que nos utilisateurs mettent en place dans des cycles de vente B2B.
Compte ciblé : entreprise de 180 salariés dans l’édition logicielle (secteur RH) Objectif : vendre une solution SaaS d’automatisation des entretiens
Les étapes mises en place :
- Recherche du compte dans Pharow → Filtrage par effectif, croissance, stack technologique, signaux de recrutement

- Cartographie des rôles clés à partir de l’organigramme Pharow
- VP People (décideur final)
- RH Ops (influenceur métier)
- Head of Talent Acquisition (utilisateur final)
- Responsable Achats (gatekeeper)

- Activation en parallèle via différents canaux
- LinkedIn Ads personnalisées (Matched Audiences) : pour exposer tous les rôles à une même promesse simple → gain de temps et expérience candidat
- Séquences emails spécifiques :
- RH Ops : simplification des process internes
- VP People : vision stratégique et ROI
- Head of Talent : bénéfices concrets, retour terrain
- Appels ciblés déclenchés par 2 profils différents (sales & CS) avec un angle complémentaire
- Page dédiée (type landing simple) avec logo du compte, témoignage client sectoriel et vidéo produit courte
Ce type de campagne ne prend pas plus de temps que d’envoyer 100 emails génériques. Elle demande juste de structurer l’attaque avec un mapping bien pensé.
6. Ce que font les meilleurs (et que 90 % des boîtes ne font pas)
Sur le terrain, très peu d'équipes exploitent réellement leur mapping de comptes pour générer des résultats commerciaux.
Voici ce que font celles qui s’en servent efficacement :
7. Bonnes pratiques pour un mapping réussi

8. Quels outils utiliser pour faire un mapping de compte ?
Faire un bon mapping de compte ne repose pas uniquement sur une méthode : c’est aussi une question d’accès à la bonne information. Voici les briques essentielles à mettre en place dans votre stack outils :
Une base de données B2B fiable
C’est le point de départ. Une base de données complète et à jour vous permet :
- d’identifier les bons comptes à cibler selon vos critères (secteur, taille, implantation…)
- d’accéder aux premières informations sur les interlocuteurs clés
- de croiser plusieurs sources (légal, recrutement, LinkedIn, etc.) pour ne pas passer à côté d’un compte prioritaire
💡 L’exactitude de la donnée détermine la qualité de votre mapping. Sans ça, vous partez avec un handicap.
L’accès aux organigrammes internes
Le cœur du mapping, c’est de comprendre qui fait quoi dans l’entreprise.
Un bon outil doit permettre de :
- repérer les fonctions clés (décideurs, utilisateurs, prescripteurs…)
- visualiser les liens hiérarchiques ou fonctionnels
- estimer les niveaux d’influence de chaque profil
Sans cette vision, vous risquez d’envoyer le bon message… à la mauvaise personne.
L’enrichissement des coordonnées
Une fois les bons contacts identifiés, encore faut-il pouvoir les joindre directement.
Un outil d’enrichissement efficace vous permet de récupérer :
- emails professionnels validés
- numéros directs ou mobiles
- profils sociaux utiles (ex : LinkedIn)
Cela conditionne votre capacité à activer réellement les comptes mappés.
Un CRM pour centraliser et activer
Le mapping est inutile s’il reste dans un coin de Miro ou Notion.
Le CRM joue un rôle clé pour :
- stocker les contacts avec leurs rôles dans le compte
- suivre les séquences d’activation (outbound, multicanal…)
- aligner les équipes marketing & sales sur un même plan de compte
Un bon CRM devient la colonne vertébrale de votre approche compte.